Je propose de suivre l'Empereur et sa Grande Armée dans leur itinéraire jour après jour (à deux cents ans de distance).
Les témoignages viendront pour une bonne partie de l'entourage immédiat de Napoléon : membres de sa Maison, de son État-major-général, et des divers états-majors de la Grande Armée.
Ce qui m'a frappé, dans la préparation de cette étude, ce sont les innombrables avertissements qui ont été donnés à l'Empereur sur les difficultés de l'entreprise, sur la tactique prévue par l'état-major russe et sur l'issue fatale prévisible de l'expédition.
Avertissements dont il n'a pas voulu tenir compte, entraînant ainsi à sa perte le plus grand rassemblement militaire jamais mis sur pied jusqu'à ce jour : la Grande Armée.
On voit d'ailleurs, dans la presse de l'époque, que l'idée qu'une gigantesque expédition en Russie était vouée à un échec certain, était largement répandue. Le précédent de Charles XII de Suède (1709) était d'autant mieux connu qu'il avait fait l'objet d'un livre célèbre de Voltaire.
Bien entendu, ce n'est pas la presse française, soumise à une surveillance étroite, qui pouvaitt s'en faire l'écho. Mais il existait à l'époque des journaux en français dans les pays qui avaient échappé à la domination napoléonienne : ils seront également mis à contribution pour compléter nos informations sur la Campagne de Russie.
Témoignages, analyses, cartes itinéraires, renseignements sur les unités et sur leurs uniformes viendront petit à petit compléter ce dossier.
Tout ceci nous éloigne de Waterloo, récrimineront certains… 😉
Non, au contraire, car bien des faits qui ont paru inexplicables dans la journée du 18 juin 1815 trouvent leur explication dans la désastreuse campagne de Russie.